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Publié : 22 mai 2011

Le plateau de Perrier

Vendredi 13 mai, nous partons à la découverte du Plateau de Perrier.
Monsieur Philippe Geay, professeur de SVT, nous sert de guide. Il a beaucoup travaillé pour mettre à la portée des élèves de collège une géologie très complexe. Celle-ci sera simplifiée, mais exacte.

Nous partons à pied, sac au dos, pour quelques 15 km.


Nous traversons Issoire, longeons la Couze jusqu’à Perrier. Une halte pour observer le plateau de Perrier qui est familier à tout le monde et qui ne parait pas très haut. Pourtant 100 m séparent le plateau de l’église.
Puis, vers l’église, nous commençons chemin des caves.

Dans cette cave nous allons voir le niveau le plus bas des alluvions apportées par l’ancien Allier, car le lit de celui-ci a beaucoup changé d’endroits.
Il coule aujourd’hui à 4 km plus à l’Est.
C’est difficile de réaliser quel était le paysage à cette époque, mais c’est passionnant.

Dans cette cave « à l’air libre » nous allons voir que ce niveau bas des alluvions apportées par l’Allier est continu horizontalement.
Son lit était large de quelques dizaines de mètres au moins puisque nous retrouvons le même type de couches dans plusieurs caves éloignées les unes des autres.
Monsieur Geay a alors prélevé des roches en place. Et il propose un plateau apéritif sur lequel il y a des échantillons des 4 variétés principales des roches volcaniques.
Un petit moment explicatif va précéder le repas et l’ombre que tous attendent.
Enfin, certains ont déjà pioché dans le casse-croûte !

Là, à la maison Peiny, nous observons et repérons très facilement des strates qui s’empilent et que nous pouvons suivre. Nous avons alors des explications de ces différences de couleurs et d’épaisseurs

Ainsi que sur cette roche composite au-dessus : les lahars, puisqu’il y en a eu plusieurs.
Le tableau se remplit, et nous comprenons que ces lahars, ces avalanches de débris, proviennent du massif de l’Aiguiller, à 40km au Nord-Ouest. Ils ont suivi le réseau hydrographique (les cours d’eau) de l’époque.

Au-dessus des alluvions apparaissent des strates grises, blanches, puis le lahar, coulée de boues et de cendres volcaniques qui ont roulé des éléments rocheux. Et quelquefois des blocs beaucoup plus gros qui font penser à une avalanche de débris. Certains aussi gros que des maisons !
Focus sur les blocs soudés de basalte embarqués par l’avalanche de débris.
Et celui que nous indique Monsieur Geay a ceci de particulier que le basalte ancien emballé dans les cendres avait déjà refroidi moins vite au cœur qu’à la surface. Une auréole concentrique d’érosion apparaît déjà.
Comment des masses pareilles ont-elles été entrainées ? Par une explosion de force exceptionnelle, comme au volcan Saint Helens au Etats-Unis, en 1982.
Votre attention s’il vous plait !


Révision :
Quatre grandes familles de roches volcaniques en Auvergne, classées en fonction de leur quantité de silice, donc de leur couleur :

  • La Rhyolite, claire, avec de fins cristaux. Très riche en silice, cendres et ponces fibreuses.
  • Le Trachyte
  • L’Andésite
  • Le Basalte, gris foncé, à pâte noire avec quelques cristaux d’olivine visibles à l’œil nu. Pauvre en silice.

Ce sont les 4 grandes catégories, mais souvent avec des variétés intermédiaires.

La pause repas terminée, nous montons à la tour du Maurifolet.


C’est une superbe cheminée de fée.
Elle est due à une nouvelle explosion volcanique lointaine qui a émis des quantités de débris considérables : un deuxième lahar ici a produit une cheminée de fée, coiffée d’un bloc plus résistant à l’érosion.
Nous sommes à plus de 25 km de l’évent du volcan de l’Aiguiller.
L’érosion a lentement creusé dans le lahar. Ici la cheminée est protégée par la coiffe, mais cette belle cheminée de fée est destinée à disparaître avec l’érosion.
Des blocs rencontrés en bordure du chemin sont les preuves de l’érosion toujours active.

Nous observons comment les hommes ont aménagé ces grottes en habitations troglodytiques du XII° comme la tour du Maurifolet, au XX° siècle avec la maison de Marie-Pierrote.
Un panorama superbe vu du haut du plateau de Perrier.

Monsieur Geay récapitule et montre les trois grands ensembles géologiques de cette région :
Le socle hercynien aplani du Livradois Forez, à l’Est
Le plateau volcanique de Perrier (et celui de Bergonne, d’origine différente, au Sud-Est.
Les sédiments variés apportés par les Couzes, recouvrant une autre roche sédimentaire, le calcaire de Limagne.

Ceci est évidemment simplifié, et nous demande des efforts pour imaginer, visualiser le paysage tel qu’il se transformait au cours des temps géologiques.
Difficile également de penser que des cours d’eau ont été assez puissants et larges pour creuser des versants aussi larges que ceux que nous avons sous les yeux, mais certes, pendant des millions d’années…

L’après-midi se poursuit sur la Chaux du plateau de Perrier, mais une montée rapide en deux virages nous a fait souffler.
Le soleil brille, il fait chaud, les monts Dores en face de nous. Les paysages sont splendides.
Les blés à tiges courtes souffrent de la sécheresse sur ce terrain déjà naturellement sec.


En contrebas, nous voyons encore des cheminées de fée, beaucoup moins spectaculaires que celle de la tour du Maurifolet, mais de même âge et de même origine.
Les pas s’allongent devant, se font trainants vers l’arrière, et des pauses sont organisées pour que le groupe se reforme.
Puis c’est la descente ombragée qui va commencer, avec de petites pauses découvertes.

Premier arrêt dans la descente : les basaltes érodés en boule.
Des orgues basaltiques, de l’érosion par la pluie, le gel, et petit à petit des boules se forment, et se détachent.
« Non, Bakary, ce n’est pas un ballon de foot, mais une boule naturelle de basalte ! »
Un peu plus bas nous observons les orgues basaltiques. Des orgues désordonnés, mais les prismes hexagonaux sont bien visibles.

Deuxième arrêt : des strates fines colorées de fer oxydé.
Des alluvions fines, des dépôts bien stratifiés, donc qui proviennent d’un cours d’eau calme.
Ce sont des alluvions déposées dans le méandre d’une ancienne couze.
On y retrouve des ponces fibreuses, des sables et des cinérites lités. Le fer contenu s’est oxydé à l’air et colore de jaune orangé ces alluvions.

Troisième arrêt : vers le cimetière de Perrier.
Monsieur Geay s’est procuré des roches à cet endroit.
De retour au collège, il fera couler sur ces échantillons quelques gouttes d’acide. Il y aura bouillonnement, preuve que ce sont des calcaires. Ils forment le soubassement de l’ensemble du Plateau de Perrier.

Merci, merci beaucoup, M. Geay !

Fin de la randonnée.

Et commencement du travail de réflexion.